Lot n° 113
Estimation :
4000 - 6000
EUR
MAURICE DENIS (1870-1943). - Lot 113
MAURICE DENIS (1870-1943).
Sainte Odile charitable, guérit les malades et secourt les pauvres (une scène de la vie active), 1937.
Huile sur carton, signée postérieurement par l’artiste en bas à droite.
28 x 57 cm.
Provenance :
- Collection de Monsieur F.
- Par descendance à l’actuel propriétaire.
Ici, Maurice Denis brosse deux scènes dans un même tableau. À gauche, Sainte Odile, entourée de ses sœurs, panse un lépreux repoussant de puanteur et le guérit miraculeusement *. Dans la partie droite, une moniale accueille les pauvres en leur donnant du pain. La charité est l’une des vertus qui ont rendue populaire Sainte Odile.
* Sainte Odile d’Alsace par G. Straub-Grandmougin, 1958, pp 87.
LES ŒUVRES DE MAURICE DENIS SERONT VENDUES SUR ENCHÈRES PROVISOIRES AVEC FACULTÉ DE RÉUNION.
Ces quatre huiles sont des maquettes de présentation pour les peintures murales de l’église Sainte Odile à Lapoutroie, Alsace, 1937-1938, édifiée en 1912 et décorée en 1938 d’un cycle de peintures murales consacré à Sainte Odile.
Quand en 1933, le chanoine V. Bourgeois écrit : "Nous espérons que Maurice Denis pourra un jour remplir de clarté et de beauté françaises une église d’Alsace", il n’imagine pas que ce vœu se réalisera cinq ans plus tard. En effet, en 1935, la paroisse de Lapoutroie décide de décorer le chœur de son église, dédiée à sainte Odile. Le curé Maurice G’sell et Robert Gall, ancien élève du maître, s’efforcent de faire intervenir Maurice Denis. En 1936, le peintre, invité par le Frère Médard à parler de l’art sacré moderne au FEC (Foyer des Étudiants Catholiques), en profite pour prendre des contacts et découvrir l’Alsace. Il retourne dans la région en octobre de la même année pour visiter le Mont Saint-Odile et l’église de Lapoutroie. Pour le décor de cet édifice, il présente d’abord des esquisses, puis des maquettes. En 1937, la commission diocésaine des monuments religieux et, en particulier, l’abbé Walter, refusent le projet de Maurice Denis. Il faut l’intervention de l’évêque, Monseigneur Ruch, pour qu’il soit finalement adopté. En mai 1938, le chantier est ouvert. Maurice Denis est assisté de Robert Gall et Claude Voillaume. Il exécute quatre peintures murales : Etichon fait don à sa fille de Hohenbourg, La vie contemplative de sainte Odile, Sainte Odile charitable et L’hommage de l’Alsace à sainte Odile.
Sources : https://www.alsace-histoire.org/netdba/denis-maurice/Roger Lehni.
Maurice Denis réalise deux séries de quatre maquettes préparatoires. L’une, de facture plus ébauchée, se trouve au musée Unterlinden de Colmar, l’autre, plus précise dans son traitement, est celle que nous présentons. Maurice Denis prend le parti de retracer fidèlement l’histoire de Sainte Odile, là où elle a vécu, au Mont Saint Odile.
L’artiste choisit la couleur dominante rose pour l’harmoniser avec le grès des Vosges de l’édifice.
Fabienne Stahl, attachée de conservation au musée Maurice Denis écrit dans l’article, Genèse des peintures du chœur de l’église de Lapoutroie (1938). Les maquettes de Maurice Denis conservées au musée Unterlinden de Colmar écrit : Il existe un second jeu d’esquisses peintes, aujourd’hui conservée dans une collection particulière... Nous pensons qu’il s’agit plutôt d’un "modello", c’est-à-dire d’une esquisse poussée ou répétition originale de la première idée, qui, bien que de format réduit, donne au client une idée du projet définitif. Nous pouvons supposer que l’artiste avait jugé ses premières esquisses trop vites brossées, de facture trop libre, pour être présentées et recueillir l’accord de la Commission diocésaine d’art sacré et qu’il a choisi d’exécuter ces maquettes... Les maquettes sont réalisées à l’échelle, contrairement aux esquisses...Maurice Denis demande que les maquettes lui soient renvoyées, après le passage devant la commission, pour qu’il puisse réaliser ses "cartons de grandeur". Cette dernière remarque confirme bien que les maquettes sont indispensables à l’artiste pour envisager sa décoration à l’échelle : la maquette sert en particulier de référence pour les couleurs... On note que Maurice Denis a indiqué des titres sur ces deux dernières compositions. [Eticho[n] fait don du Hohenburg à Odile, 1937 et Sainte Odile patronne de l’Alsace, 1937]. Ce qui confirmerait que ce sont bien les maquettes et non les esquisses qui ont été présentées à la commission... Maurice Denis avait pour habitude de ne pas signer ses maquettes et le plus souvent, il signait après coup, au moment du don ou de la vente de ses esquisses. On note d’ailleurs très nettement que la signature apposée sur les esquisses est postérieure à la réalisatio
My orders
Sale information
Sales conditions
Return to catalogue