VICTOR BALTARD (1805-1874)

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VICTOR BALTARD (1805-1874)
MÉDAILLON DU FRONTON DE LA PORTE MONUMENTALE DU PAVILLON AU BLÉ ET À LA FARINE DES HALLES CENTRALES DE PARIS Important bas-relief circulaire aux armes de la Ville de Paris, entourées de feuilles de chêne, surmontant la devise "Fluctuat nec mergitur". Fonte de fer. c. 1860. Diamètre : 90 cm. PROVENANCE. Chantier de démolition de plusieurs pavillons des Halles Centrales, en 1971-1973, dirigé par les établissements Crucy. Conservé dans la famille Crucy jusqu'à ce jour. RÉFÉRENCE. - Un médaillon similaire, seul témoignage connu subsistant jusqu'à ce jour, qui figura dans la collection de Madame Roxane Debuisson, est conservé dans les collections permanentes du musée Carnavalet, Paris. - Victor Baltard, le fer et le pinceau, Exposition, 16 octobre 2012 - 13 janvier 2013, Musée d'Orsay, Paris. BIBLIOGRAPHIE Victor BALTARD, Les Halles centrales de Paris construites sous le règne de Napoléon III, A. Morel et Cie, 1863. VICTOR BALTARD (1805-1874) MÉDAILLONS DES HALLES CENTRALES DE PARIS Dans le cadre du remodelage de Paris, voulu par Louis Napoléon Bonaparte, le baron Georges Eugène Haussmann, Préfet de la Seine, lance un projet de transformation des Halles, qui constitue l'un des poumons de l'activité marchande et économique, au milieu d'un lacis de rues congestionnées et surpeuplées. Victor Baltard, architecte de la Ville de Paris, grand prix de Rome, associé à Félix Callet, remporte le concours d'architecte lancé en 1848. Dans un premier temps, le projet validé par l'administration prévoit une construction en pierre avec des locaux presque clos. Un premier pavillon est construit à partir de septembre 1851 en face de l'église Saint-Eustache. Il est surnommé "le Fort de la Halle", par un jeu de mots évoquant son caractère massif et le surnom des manutentionnaires des Halles. À la suite d'une visite le 12 juin 1853, Napoléon III demande l'arrêt des travaux et l'adoption d'un système de construction en métal. Enthousiasmé par la gare de l'Est, récemment construite et le nouveau Crystal Palace érigé pour l'exposition universelle de Londres en 1851, il aurait lancé au préfet : "Ce sont de vastes parapluies de fer qu'il me faut, rien de plus !" L'architecte élabore alors un nouveau projet fondé sur la fonte et le fer. La lumière zénithale et l'assainissement de l'air permis par de larges ouvertures allaient emporter l'aval de l'Empereur. Commencée en 1853, la construction se divise en deux phases : la première jusqu'en 1858, avec l'érection de six pavillons ; la seconde se poursuivant de 1860 à 1889, avec quatre autre pavillons. Qualifiées de "Ventre de Paris" par l'écrivain Émile Zola, les Halles sont organisées en un vaste ensemble architectural de dix pavillons, ouvert sur la rue par dix portes monumentales de près de vingt mètres de hauteur. Chacune de ces portes est ornée de trois médaillons, le plus haut figurant systématiquement les armes de la Ville de Paris. Les médaillons sont tous dessinés par Victor Baltard, dont le talent de dessinateur est autant admiré que celui d'architecte. Les reproductions des plans de l'architecture, cataloguées dans la Monographie des Halles Centrales de Paris, montrent la diversité des médaillons, spécifiques à la fonction de leur pavillon. Le XXe siècle aura raison de ce chef-d'oeuvre, dont le succès est pourtant prodigieux (l'architecte s'en inspirera pour concevoir les abattoirs de la Villette qui, eux, subsistèrent). Mille et un prétextes sont avancés pour décider de la destruction : celui du déplacement nécessaire de Paris vers la périphérie de l'activité des halles, qui étouffaient au centre de la ville, ou de la construction d'une gare souterraine de trains de banlieue. Pourtant les bâtiments auraient pu être maintenus et utilisés comme marché de quartier ou espace culturel. Six premiers pavillons sont détruits en 1971. La protestation est vive. Pourtant deux ans plus tard, la démolition complète est achevée. Un pavillon, celui des oeufs et de la farine, est classé monument historique et installé à Nogent-sur-Marne. La Partie supérieure d'un autre est installée dans le Harbor View park de Yokohama, au Japon. Les matériaux des autres pavillons sont vendus au prix de la ferraille. L'un des entrepreneurs chargés de la démolition, M. Crucy, sauva les deux médaillons que nous présentons, provenant du pavillon au blé et à la farine. Les Halles de Baltard cédèrent la place à un centre commercial souterrain aussi banal que bas de plafond, surmonté de bâtiments sans intérêt et d'un jardin en béton. Ce centre commercial fut récemment en partie détruit, remplacé en surface par de tristes bâtiments de verre fumé revêtus d'une coûteuse toiture, pompeusement intitulée La Canopée. Pour faire bonne mesure, le jardin fut davantage bétonné et garni d'un mobilier urbain pour promeneurs désespérés.
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