En 1728, Louis XV fait fixer, à chaque intersection de rues, des plaques en pierre gravées, indiquant le nom des rues et le numéro du quartier.



Plaque nominative de la Rue Thibaudtodé
Époque Louis XV
Vente Lucien Paris, Collection Debuisson, le 18 mars 2019

 

Paris, alors limité par les anciennes fortifications, actuels Grands Boulevards, est divisé en vingt quartiers. Quinze sont situés sur la rive droite, où se trouvent les lieux de pouvoir, le Louvre, les Tuileries, l’Hôtel de Ville, les ministères et les rues commerçantes les plus importantes, comme la rue Saint-Honoré, la plus prestigieuse, ou les rues Saint-Denis et Saint-Martin, très fréquentées. La rive gauche, qui comprend surtout des Universités, des écoles et des couvents, ne compte que cinq quartiers peu peuplés. Le premier quartier est celui de l’île de la Cité, au cœur de Paris, le vingtième est celui du Luxembourg. Certaines de ces plaques subsistent. Le promeneur attentif en découvrira rue du Prévôt, au métro Saint-Paul, ou rue de Seine, près du Luxembourg.

Sous Napoléon, Gaspard Chabrol de Volvic, préfet de la Seine, fait installer des plaques nominatives de rues en lave émaillée.

Le numérotage des immeubles connut, lui, différentes expériences tout au long du XVIIIe siècle.

Les galeries du Palais Royal furent numérotées dès leur construction. Elles conservent aujourd’hui encore une numérotation qui affiche les nombres impairs et pairs de manière mélangée : Première boutique au n° 1, deuxième au n° 2… Certaines grandes boutiques possédaient donc une adresse du type "Palais Royal, numéros 17 et 18".

Plaque de numérotation d'immeuble
Type de plaque numérotation de 1847.
Vente Lucien Paris, Collection Debuisson, le 18 mars 2019.


 

En 1779, Martin Kreenfelt de Storkes, chargé d’affaires de l’électeur de Cologne, eut l’idée de numéroter les maisons de Paris  en faisant peindre un numéro sur chaque maison, de façon continue, sans distinguer pairs et impairs.

Les Parisiens y virent une menace fiscale, ce qui le contraignit à faire travailler les ouvriers de nuit.

Le premier numéro fut posé rue de Grammont en 1779. Le procureur général, M. Joly de Fleury, s’offusqua qu'on numérotât son hôtel, rue de la Planche. Le numérotage s’arrêta rapidement dans son quartier, puis dans tout Paris.

Sébastien Mercier, dans son Tableau de Paris, critique cet arrêt et note :

« Il serait plus commode et plus facile d’aller tout de suite chez M. un tel, n° 87, que de trouver M. un tel au Cordon Bleu ou à la Barbe d’Argent, la 15e porte cochère à droite ou à gauche après telle rue ».



Plaque de numérotation d'immeuble
Type de plaque numérotation de 1847
Vente Lucien Paris, Collection Debuisson, le 18 mars 2019.



De 1791 à 1805, apparut le numérotage révolutionnaire, ou sectionnaire, dans lequel toutes les maisons étaient numérotées par ordre croissant, sans interruption d'une rue à l'autre, jusqu'à la limite de la section. Le n°1 pouvait donc se trouver voisin du 1 761. Plusieurs maisons portaient le même numéro dans une rue s'étendant sur plusieurs sections.

 

Plaque de numérotation d'immeuble
Type de plaque numérotation de 1847
15, place d'Aligre. XIIe arrondissement.
Vente Lucien Paris, Collection Debuisson, le 18 mars 2019.

 

Enfin, en 1805, Napoléon 1er numérota les rues de Paris, d’une façon simple et complète. Les rues parallèles à la Seine furent numérotées d’Est en Ouest, les rues perpendiculaires à partir de la Seine. En entrant dans une rue, à gauche les numéros impairs, à droite les numéros pairs.

Ce système, encore utilisé de nos jours, s’est étendu à toutes les grandes villes de France.