COLLECTION JACQUES DESSINGES (1928-2010)
La belle collection de Jacques Dessinges est celle d'un voyageur.
Son enfance se déroula au Perreux-sur-Marne, auprès de ses parents qui tenaient une modeste brasserie.
De nature contemplative, peu enclin à jouer comme ses petits camarades, il préférait s'isoler pour lire ou laisser vagabonder son esprit.
Sa maturité en fut accélérée.
Sans doute est-ce son amour conjugué de culture et d'exotisme qui le conduisit dès l'âge de quatorze ans à fixer dans des albums de petites images de papier collant sur lesquelles éclataient en lettres grasses les noms de destinées inconnues : Wallis et Futuna, Guyane, Guadeloupe, Martinique, Saint-Pierre et Miquelon, Indochine, Chine, Nouvelle Calédonie, Anjouan, Bénin, Congo, Cameroun, Côte d'Ivoire, Dahomey, Réunion, Madagascar, Gabon, Comores, Guinée, Sénégal, Somalies, Sénégambie, Soudan, Tchad, Togo, Inde, Océanie, Zanzibar, etc.
Toute sa vie, il collectionna les timbres et orienta ses choix vers la France d'outre-mer.
Le samedi matin, chaque quinzaine, sans relâche, il arpentait le Carré Marigny des Champs-Élysées à la recherche des pièces manquantes. La semaine, il fréquentait les marchands spécialisés de la rue Drouot.
Il adhéra à un club philatélique de Vincennes auquel il consacrait toutes ses matinées dominicales. Là se déroulaient des séances d'échanges de carnets de timbres, dans lesquels chacun des membres devait puiser les éléments qu'il souhaitait.
Ses enfants devinrent les coursiers de ces petits calepins qu'ils déposaient dans les boîtes aux lettres des collectionneurs.
Son bureau était le lieu de sa solitude. Mais les rêves d'ailleurs qu'il y cultivait trouvèrent leur aboutissement par les multiples voyages à l'autre bout du monde qu'il effectua en compagnie de son épouse, tout au long de leur vie commune.
Son beau-père, également philatéliste, lui fit un jour don de sa propre collection de timbres français de métropole, qui vint boucler la boucle de la présence française sur le globe.
Il commença plus tard une collection d'assignats et d'oblitérations.
Il tenta en vain d'initier ses enfants à la philatélie, mais obtint meilleur succès auprès de ses petits-enfants qui s'enthousiasmaient lorsqu'il leur offrait le nécessaire du collectionneur : un album, une pince et un sachet de timbres, que ceux-ci alignaient selon leurs goûts : bateaux, fleurs, trains…
Il poursuivit sa collection jusqu'à l'âge de quatre-vingts ans, deux ans avant sa mort survenue en 2010.
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