Banquette double de voiture de seconde classe de la Compagnie Nord-Sud
du Métropolitain Parisien
Circa 1920
Vente Lucien Paris, Collection Debuisson, le 18 mars 2019
Elle est fondée à l'initiative de Jean-Baptiste Berlier, ingénieur des Mines qui propose, en 1901, avec l'appui du financier Xavier Janicot, de construire une ligne Montparnasse - Montmartre passant par les gares d'Orsay et de Saint-Lazare en réalisant deux tunnels parallèles, constitués d'une succession d'arceaux de métal, en grande profondeur. Ce mode de construction devait permettre de s'affranchir du tracé des rues et d'obtenir un tracé plus direct. Il obtint la concession le 28 décembre 1901.
La concession comporte trois lignes :
. Ligne A : Porte de la Chapelle - Montmartre - Montparnasse - Porte de Versailles ;
. Ligne B : Saint-Lazare - Porte de Saint-Ouen et Porte de Clichy ;
. Ligne C : Montparnasse - Porte de Vanves.
Échelle de descente sur la voie de chemin de fer du métropolitain parisien
Compagnie Nord-Sud
Transformée en tablette de téléphone
Circa 1920
Vente Lucien Paris, Collection Debuisson, le 18 mars 2019
La ligne A ouvre le 5 novembre 1910 de Porte de Versailles à Notre-Dame-de-Lorette, puis la ligne B le 26 février 1911, de Saint-Lazare à Porte de Saint-Ouen. Le nouveau réseau est techniquement très similaire à celui de son concurrent direct, mais les stations et le matériel roulant sont plus soignés dans leur aménagement. Le nom des stations est écrit en faïence au lieu des plaques émaillées de la CMP; les directions des rames sont carrelées sur les tympans des tunnels.
La section Notre-Dame-de-Lorette - Pigalle de la ligne A est ouverte à son tour le 9 avril 1911, le tronçon La Fourche - Porte de Clichy de la ligne B, le 20 janvier 1912, et enfin la section Pigalle - Jules Joffrin de la ligne A, le 30 octobre 1912. L'achèvement au nord de la ligne A de Jules Joffrin à Porte de la Chapelle est retardé par le déclenchement de la Première Guerre Mondiale. Le Nord-Sud achève ce prolongement en pleine guerre : il est ouvert à l'exploitation le 23 août 1916.
Plaque de paroi de voiture de première classe du Chemin de Fer Métropolitain Parisien
Société du Verre Étiré
Circa 1920
Vente Lucien Paris, Collection Roxane Debuisson, le 19 mars 2019
La compagnie procède, durant les années 1920, aux démarches nécessaires à la construction de sa ligne C, Porte de Vanves - Montparnasse. Mais les coûts de construction de ses lignes ne lui ont pas permis de survivre.
Le « Nord-Sud » disparaît le 1er janvier 1931, absorbé par la Compagnie du Chemin de Fer Métropolitain de Paris (CMP) qui gérait la concession des autres lignes du metro, avant la nationalisation du réseau en 1948, donnant naissance à l’actuelle RATP.
PLAQUES NOMINATIVES
NUMÉROTAGE DES RUES
En 1728, Louis XV fait fixer, à chaque intersection de rues, des plaques en pierre gravée, indiquant le nom des rues et le numéro du quartier.
Paris, alors limité par les anciennes fortifications, actuels Grands Boulevards, est divisé en vingt quartiers. Quinze sont situés sur la rive droite, où se trouvent les lieux de pouvoir, le Louvre, les Tuileries, l’Hôtel de Ville, les ministères et les rues commerçantes les plus importantes, comme la rue Saint-Honoré, la plus prestigieuse, ou les rues Saint-Denis et Saint-Martin, très fréquentées. La rive gauche, qui comprend surtout des Universités, des écoles et des couvents, ne compte que cinq quartiers peu peuplés. Le premier quartier est celui de l’île de la Cité, au cœur de Paris, le vingtième est celui du Luxembourg. Certaines de ces plaques subsistent. Le promeneur attentif en découvrira rue du Prévôt, au métro Saint-Paul, ou rue de Seine, près du Luxembourg.
Sous Napoléon, Gaspard Chabrol de Volvic, préfet de la Seine, fait installer des plaques nominatives de rues en lave émaillée.
Le numérotage des immeubles connut, lui, différentes expériences tout au long du XVIIIe siècle.
Les galeries du Palais Royal furent numérotées dès leur construction. Elles conservent aujourd’hui encore une numérotation qui affiche les nombres impairs et pairs de manière mélangée : Première boutique au n° 1, deuxième au n° 2… Certaines grandes boutiques possédaient donc une adresse du type "Palais Royal, numéros 17 et 18".
Plaque de numérotation d'immeuble
Type de plaque numérotation de 1847.
Vente Lucien Paris, Collection Debuisson, le 18 mars 2019.
En 1779, Martin Kreenfelt de Storkes, chargé d’affaires de l’électeur de Cologne, eut l’idée de numéroter les maisons de Paris en faisant peindre un numéro sur chaque maison, de façon continue, sans distinguer pairs et impairs.
Les Parisiens y virent une menace fiscale, ce qui le contraignit à faire travailler les ouvriers de nuit.
Le premier numéro fut posé rue de Grammont en 1779. Le procureur général, M. Joly de Fleury, s’offusqua qu'on numérotât son hôtel, rue de la Planche. Le numérotage s’arrêta rapidement dans son quartier, puis dans tout Paris.
Sébastien Mercier, dans son Tableau de Paris, critique cet arrêt et note :
« Il serait plus commode et plus facile d’aller tout de suite chez M. un tel, n° 87, que de trouver M. un tel au Cordon Bleu ou à la Barbe d’Argent, la 15e porte cochère à droite ou à gauche après telle rue ».
Plaque de numérotation d'immeuble
Type de plaque numérotation de 1847
Vente Lucien Paris, Collection Debuisson, le 18 mars 2019.
De 1791 à 1805, apparut le numérotage révolutionnaire, ou sectionnaire, dans lequel toutes les maisons étaient numérotées par ordre croissant, sans interruption d'une rue à l'autre, jusqu'à la limite de la section. Le n°1 pouvait donc se trouver voisin du 1 761. Plusieurs maisons portaient le même numéro dans une rue s'étendant sur plusieurs sections.
Plaque de numérotation d'immeuble
Type de plaque numérotation de 1847
15, place d'Aligre. XIIe arrondissement.
Vente Lucien Paris, Collection Debuisson, le 18 mars 2019.
Enfin, en 1805, Napoléon 1er numérota les rues de Paris, d’une façon simple et complète. Les rues parallèles à la Seine furent numérotées d’Est en Ouest, les rues perpendiculaires à partir de la Seine. En entrant dans une rue, à gauche les numéros impairs, à droite les numéros pairs.
Ce système, encore utilisé de nos jours, s’est étendu à toutes les grandes villes de France.
PETITE HISTOIRE
DES ENSEIGNES DE PARIS
Un nom, une adresse, rien de plus normal aujourd’hui, mais cela ne fait que 200 ans que les français bénéficient d’un système simple et complet de repérage des immeubles. Autrefois, pour situer un bâtiment dans Paris, on utilisait l'enseigne fixée sur le commerce, ou bien, si l'édifice n’en possédait pas, on le situait par rapport à une maison connue et informait les visiteurs dans les termes suivants : « rüe de la Barillerie, la troisième maison après l’hostellerie du petit Cerf ».