À la fin du XVIe siècle, le tabac était vendu en feuilles par les bureaux généraux. Ces feuilles n'étaient pas rassemblées en paquets, mais en rouleaux ficelés très serrés, formant des blocs à la forme proche de celle d'une carotte. Les marchands de tabac, sur lesquels les fermiers généraux avaient la haute main, débitaient au détail le tabac qu'ils achetaient râpé ou en carotte. Analogie supplémentaire à la carotte, pour pouvoir mâcher, priser ou fumer le tabac, il fallait à l'époque couper ou râper ces blocs. De plus, pour éviter que le tabac ne sèche trop vite, on plaçait un morceau de carotte dans les blagues à tabac.

collection debuisson bureau tabac

Petite carotte de bureau de tabac
Tôle peinte
Circa 1920
Lucien Paris, Vente Debuisson, le 19 mars 2019


Si de nombreux buralistes installèrent des enseignes en forme de carotte dès le XIXe siècle, c'est depuis l'année 1906 qu'ils ont l'obligation légale d'équiper leur façade d'une carotte de tabac standardisée reconnaissable.

La carotte a évolué avec le temps : elle n'était pas nécessairement rouge à l'origine, parfois marron. Elle doit être aujourd'hui obligatoirement lumineuse.