Un lavoir est un bassin alimenté en eau, généralement d'origine naturelle, qui a pour vocation première de permettre de rincer le linge, après l'avoir lavé. Il est le plus souvent public, gratuit ou payant selon les communes, mais peut être privé, attaché à une seule maison ou une seule ferme et mis à la disposition de voisins moyennant une redevance.

Les lavandières ne s'y rendaient le plus souvent pas pour laver le linge, mais pour l'y rincer. Le passage au lavoir était en effet la dernière étape avant le séchage. Comme le lavage ne consommait que quelques seaux d'eau, il pouvait avoir lieu dans les habitations ou les buanderies, où le linge s'accumulait avant la « grande lessive ».  Le rinçage nécessitait de grandes quantités d'eau claire, uniquement disponible dans les cours d'eau ou dans une source captée. Il existait cependant des lavoirs avec plusieurs bassins, le bassin en amont servant de rinçoir, ceux en aval de lavoir.


lavoir sainte marie collection debuisson

Enseigne du Lavoir Sainte Marie
Fer peint, fin du XIXe siècle
Lucien Paris, vente Debuisson, le 18 mars 2019


À l'origine, le lavoir est une pierre plate ou une simple planche posée au bord d'un cours d'eau, d'une mare ou d'une source, sans abri. La pollution due à la révolution industrielle, les épidémies puis l'hygiénisme entraînent le développement de constructions spécifiques à la fin du XVIIIe siècle qui voit les communes se munir de bassins situés au bas d'une prairie, en contrebas d'une source ou d'une fontaine, en bordure d'un ruisseau, d'un canal, d'une rivière ou d'un fleuve où peut être amarré un bateau-lavoir.
En France les épidémies de choléra, de variole et de typhoïde incitent le Parlement à voter la loi du 3 février 1851, qui accorde un crédit spécial pour subventionner à hauteur de 30 % la construction des lavoirs couverts. Elle prévoit que « c'est au lavoir commun que la laveuse trouvera une distribution commode d'eau chaude et d'eau froide, des appareils de séchage qui lui permettent une économie de temps, et qui lui évite d'effectuer (le blanchissage) dans l'habitation ». Les travaux étant mis en adjudication sur rabais à la chandelle expliquent chez les entrepreneurs une certaine similitude de conception et de matériaux.

Le lavoir est abandonné progressivement au cours du XXe siècle. Malgré la résistance au progrès des lavandières, le lavoir est remplacé par les lessiveuses, les lavoirs mécaniques, les machines à laver vers 1950 puis les laveries automatiques.

L'enseigne métallique épousant la forme d'un drapeau signalait la présence d'un lavoir municipal.