GÉRARD CYNE (1923-2006) FONDS D'ATELIER 

FONDS D'ATELIER 

  

Gérard CYNE naît à Paris le 17 mars 1923 d’un père installateur de lignes téléphoniques et d’une mère au foyer.

Ses dons artistiques et littéraires se manifestent très tôt ; mais la mort prématurée de son père en 1935, alors qu’il n’a que douze ans, bouleverse en profondeur ses perspectives d’avenir. Sa mère, dès lors contrainte de travailler pour subvenir aux besoins de la famille, doit se résoudre à le placer dans l’orphelinat des PTT, à Cachan. Il s’y fait vite remarquer par ses talents littéraires, mais, se sentant bridé, freiné, empêché de s’exprimer librement, il y est très malheureux. Ces difficiles années passées à Cachan vont marquer toute sa vie.

Embauché en 1939 aux PTT, il y fait la connaissance du peintre et sculpteur André BORDERIE et de Roland AVRIL. Il y occupe plusieurs emplois successifs. Aucun ne lui convient, ni ne lui permet de consacrer suffisamment de temps à sa passion créatrice déjà multiforme : écrire, peindre, sculpter, jouer et composer de la musique. Aussi, quitte t-il l'étabissement en 1946.

  

Il s’associe alors avec le sculpteur et peintre Pierre SZEKELY et André BORDERIE. Tous trois s’installent à Bures-sur-Yvette où ils créent, notamment, des œuvres en céramique. Inconnus dans le milieu artistique et ne parviennent pas à vivre de leur travail. Après un an de collaboration, Gérard CYNE décide, de quitter l’association, mu par le sentiment de ne pas contribuer suffisamment à ce projet sur le plan financier, de constituer une gêne pour ses camarades.

A cette époque, il joue déjà parfaitement du violon. Très attiré par le piano depuis son plus jeune âge, il prend des cours auprès de Juliette ARTUR (sœur de José). Il joue également fort bien du hautbois et la contrebasse. Il se produit, un temps, au sein de la formation « Collège Inn » avec le pianiste Marcel YONNET. Il anime également une saison artistique à l’Hôtel Regina de Perros-Guirec en compagnie d’un groupe d’artistes dont Pierre DORIS et Jacques MARIN.

Pour (sur)vivre il devient peintre en bâtiment, travaille quatorze mois chez Citroën, repeint des appareils à sous Wurlitzer pendant un an et demi, sans jamais abandonner sa passion créatrice.
En 1951, La Ville de Paris l'embauche. Il y est successivement gardien de stade, surveillant de piscine, employé de Bains-Douches. Il y terminera sa carrière en 1982.

Pendant cette période, il met à profit le moindre instant de temps libre que lui laissent ses différents emplois pour peindre et sculpter avec André BORDERIE dans son atelier de Senlis. Il commence également à exposer ses œuvres. En 1975, la mort de sa mère le laisse totalement désemparé. Il perd également son grand ami Roland AVRIL en 1980. Cette brutale disparition l’affecte profondément mais elle a pour conséquence de le rapprocher de sa femme Zina AVRIL, laquelle le soutient sans défaillance et lui permet, pendant les vingt-cinq dernières années de sa vie de se consacrer pleinement à l’art sans se préoccuper d’une quelconque reconnaissance (même si, entre autre, à la demande de l’architecte Bernard GOGOIS, il réalise en 1984 deux sculptures pour des édifices publics dans le Nord).

  

Quelle que soit la période, ses dons multiples (peinture, sculpture, écriture, musique) se matérialisent autour de thèmes récurrents :
- des pièces de théâtre comme, par exemple, « Mongolus » (remarquée par Daniel BOULANGER qui la lui fait déposer à la Maison de la Radio) ou encore « Benoît Ledru » sont maintes fois remaniées et abondamment commentées, prolongées, illustrées par des peintures, des gravures, des dessins (Série des Eructavits) et des compositions musicales très originales ;
- des  « séries » de tableaux autour des « Bouvines » (qui devaient être exposées chez Walter THOMPSON), des « Dentistes », des « Fugues » (ces dernières, peintes sur divers supports dont certains mobiles, illustrent l’imbrication permanente de la musique et de la peinture dans son œuvre) ;
- des sculptures (bronze, granit, terre, matériaux composites….) autour des « Dames », des « Sportifs », des « Insectes » des « Sanit’Art »…, etc ;
- passionné par les sciences et les techniques il fabrique des séries de « Machines à rien », (par exemple « Les Evinçoirs » destinés à faire fuir les gens !) dont les mécanismes sont mus par des moteurs électriques, des pédaliers, des soufflets, des pistons qui produisent, in fine, des bruits et des sons…

Il serait cependant réducteur de n’appréhender son œuvre qu’à travers ces récurrences, certes singulièrement fortes et signifiantes, mais il convient de souligner qu’à chaque instant de sa vie le sens esthétique habite Gérard CYNE et le porte en permanence. Ainsi, et aussi, fabrique-t-il des instruments de musique (violons, épinettes, orgue…) pour lesquels il compose des pièces, crée-t-il des cartons de tapisserie dont certains seront tissés dans l’Atelier LEGOUEIX à Aubusson, écrit-il des fables et des textes en prose, invente-t-il des dictées difficiles mais fort drôles, compose-t-il des poèmes (dont les 200 sonnets-variations sur le thème du pluriel des noms en « ou »), réalise et presse-t-il de nombreuses gravures, compose-t-il des pièces pour piano…

Il décède le 14 mars 2006 à Nogent-sur-Marne.  

Il laisse une œuvre d’une considérable richesse et d’un inestimable intérêt.


► LES AMIS DE GÉRARD CYNE

 

UN UNIVERS FANTASTIQUE... FONDS D'ATELIER DU PEINTRE ET SCULPTEUR GÉRARD CYNE. ENTIER CONTENU D'UNE GRANDE DEMEURE NOGENTAISE. TRÈS IMPORTANT ENSEMBLE D'OBJETS DE VITRINE, CURIOSA, MULTIPLES COLLECTIONS, TABLEAUX, DESSINS, GRAVURES, CÉRAMIQUE, VERRERIE, BOÎTES ET COFFRETS MARQUETÉS, MOBILIER DES XIXe ET XXe SIÈCLES, SUCCESSION CORNE : ARGENTERIE

jeudi 18 mars 2021 13:00

Nogent, Hôtel des Ventes

 
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