Article du journal LE PARISIEN - 19/11/17

Enchères ce dimanche à Nogent une partie des centaines de tableaux découverts dans la cave à charbon d’une maison.
Les yeux pétillants du chercheur de trésor s’animent à l’évocation de l’improbable découverte. C’était un jour de décembre 2016. Le commissaire-priseur découvrait alors dans un cossu pavillon de banlieue des centaines de tableaux très bien cachés. Des œuvres du XVIe siècle au XIXe en plus ou moins bon état, signées ou non, dont une partie sera mise aux enchères ce dimanche à Nogent.
Dans l’écrin rouge sang de sa salle des ventes ce vendredi, maître Christophe Lucien termine d’installation de l’exposition au public de ce samedi. Au mur, le clou de la vente, un Mattia Preti du XVIIe n’aura pas de mal à partir à bon prix. Mais ce qui fera palpiter les acheteurs en mal de belles histoires occupe deux murs entiers : les fameux tableaux découverts par surprise par Maître Lucien.
Environ 160 tableaux découverts dans la cave à charbon de ce pavillon des Hauts-de-Seine sont mis en vente ce dimanche. Mise à prix : de 30 € à plus de 4 000 €. Le secret professionnel auquel le commissaire-priseur est tenu ajoute au mystère de ce récit qui pourrait presque inspirer un roman. Tout ce que nous saurons, c’est que la caverne d’Ali Baba se trouvait dans les Hauts-de-Seine.
« Lorsque nous sommes arrivés dans cette maison, instinctivement, j’ai eu la certitude qu’il y avait des choses intéressantes », commence maître Lucien. Sûr de ses bons réflexes, de ses « antennes » comme aime à dire ce passionné, il décide de revenir quelques jours plus tard aidé de manutentionnaires.
« La maison était un joyeux capharnaüm, il a fallu soulever les meubles, retirer les chiffons qui couvraient des objets sympathiques ». Le narrateur tient en haleine. Quand soudain, on y arrive : « La cave à charbon était bien fermée, généralement, les parois de bois que l’on retire au fur et à mesure que le tas de charbon s’amenuise étaient toutes en place. Comme une palissade que l’on aurait pu prendre pour un élément de déco ».
Les manutentionnaires retirent les planches une à une avant de tomber sur un amoncellement de matelas moisis. En dessous, des centaines de tableaux. Bingo !
Sans trahir le secret, Maître Lucien déroule la légende qui attire déjà les acheteurs en ligne et les donneurs d’ordre : « La maison appartenait à une descendante d’un restaurateur de tableaux de la rue de Lille à Paris qui travaillait dans les années 1950-1970 avec les antiquaires parisiens ».
Parmi les merveilles découvertes dans la cave, une « Femme dénudée se mirant », de la fin du XIXe est estimée entre 700 et 800 €. Ou encore une boiserie du XVIIIe représentant des « personnages dans une singerie et une volière ». « Un morceau d’un tout » qui invitera peut-être l’acheteur à se lancer à son tour dans la quête du graal complet.
Ce dimanche à 13 h 30 à la salle des ventes Lucien Paris, 17, rue du port à Nogent-sur-Marne.